Vers un climat artificiel ?

Dioxyde de soufre, particules fines, Covid-19, géo-ingénierie, gouvernance mondiale, Bill Gates : un cocktail qui vous veut du mal.

En décembre 2018, nous vous alertions sur les risques de voir se généraliser un ensemencement de la stratosphère par du SO2 (dioxyde de soufre) suite au projet de géo-ingénierie financé en grande partie par Bill Gates (cf. http://www.climat-artificiel.com/a24). A l’heure où son odeur est ressentie de par le monde de façon inexpliquée et où commencent à sortir des études faisant le lien entre pollution et virulence du Covid-19, il nous a paru intéressant de poursuivre cet article et de vous en dire plus sur ce gaz SO2, les particules fines associées et ce que Bill Gates nous prépare.

Partager sur Facebook
Partager sur Twitter

SO2

Le SO2 a une odeur âcre et piquante. On le sent lorsqu’on craque une allumette ou que l’on assiste à un feu d’artifice. 40 % des émissions annuelles de SO2 sont d’origine naturelle (activité volcanique), 60 % viennent des activités humaines. Les centrales électriques brûlant du charbon ou du pétrole ainsi que les raffineries de pétroles et les métallurgies de métaux sont responsables des deux tiers des émissions anthropiques de dioxyde de soufre. Le SO2 affecte le système respiratoire, le fonctionnement des poumons et il provoque des irritations oculaires. L’inflammation de l’appareil respiratoire entraîne de la toux, une production de mucus, une exacerbation de l’asthme, des bronchites chroniques et une sensibilisation aux infections respiratoires. Le nombre des admissions à l’hôpital pour des cardiopathies et la mortalité augmentent les jours de fortes concentrations en SO2. Une exposition au SO2 sur de longues périodes à des niveaux moyens journaliers faibles est associée à la survenue de différents événements sanitaires tels que l’hospitalisation pour maladies respiratoires et cardio-vasculaires ischémiques, l’exacerbation de crises d’asthme, l’aggravation des insuffisances respiratoires chroniques et les décès pour pathologies cardio-vasculaires (Source Airparif). Le dioxyde de soufre est encore plus nocif lorsqu’il est associé à d’autres polluants. Il se transforme entre autres en particules fines sous forme de sulfates, se transforme en acide sulfurique au contact de l’humidité de l’air et participe au phénomène des pluies acides. On sait maintenant que le SO2 a des effets sur la santé à des concentrations bien plus faibles qu’on ne le soupçonnait auparavant. Il existe d’innombrables études qui montrent que des niveaux élevés de SO2 peuvent provoquer une sensibilité aux infections virales et bactériennes.

La pollution atmosphérique est responsable de 7 millions de décès dont 600 000 enfants par an dans le monde, de 422 000 morts en Europe et de 48 000 morts par an en France. Parmi les polluants les plus dangereux on trouve le dioxyde de soufre et les particules fines. Ces particules, appelées PM 2,5 quand elles ont une taille de 2,5 microns, se retrouvent dans presque tous les organes du corps et augmentent le risque de problèmes cardiaques, d’accidents vasculaires cérébraux, d’asthme, de pneumonie et de cancer du poumon. Elles proviennent du transport routier ou du chauffage entre autres.

SO2 et Covid-19

Carte des concentrations de SO2 Amériques – Europe le 13 mai à 14h (source Windy.com selon données de la Nasa).
Carte des décès du au Covid-19 le 13 mai 2020, pays par pays.
Carte des concentrations de SO2 Europe- Asie le 13 mai à 14h (source Windy.com selon données de la Nasa).

Ces cartes nous montrent une possible corrélation entre la virulence du Covid-19 et la pollution au SO2.

On notera que la pollution n’est probablement pas le seul facteur jouant sur la virulence du virus. Les zones de pollution au SO2 sont souvent celles de forte densité de population propice à la contagion virale ainsi que celles d’autres particules polluantes.

Carte de la concentration de pollution aux particules fines (PM2.5) le 20 mai 2020. Source https://waqi.info/fr/#/c/25.561/-35...

Ces corrélations et d’autres facteurs comme la jeunesse de la population expliqueraient le fait que l’explosion de la pandémie n’a pas eu lieu en Afrique.

De même, une étude menée par Yaron Ogen chercheur à l’Institut des sciences de la terre de l’Université de Martin Luther de Halle précise que 78 % des décès dus au coronavirus en Europe sont concentrés dans les cinq régions les plus polluées au NO2, autre gaz polluant.

Cette hypothèse n’est pas nouvelle, Déjà à l’époque de l’épidémie de Sars, entre 2002 et 2004, des chercheurs chinois avaient souligné que les villes les plus polluées comptaient aussi le plus grand nombre de décès.

SO2 et géo-ingénierie

Comme vous le savez, la géo-ingénierie est la manipulation du climat par des procédés industriels visant à en réduire le réchauffement.

Malgré tout ce que nous avons décrit plus haut, des chercheurs continuent de travailler sur des scénarios d’ensemencement de la stratosphère avec du SO2. Ainsi une étude intitulée « Atténuation de la perte de carbone du pergélisol dans l’Arctique grâce à la géo-ingénierie des aérosols stratosphériques » est parue le 15 mai 2020 au sein de la revue Nature [1]. On nous y explique qu’il faudra libérer 5 millions de Tonnes de SO2 par an (soit le quart de l’émission de la gigantesque éruption du Pinatubo en 1991) dans l’atmosphère entre 2020 et 2069 pour éviter de perdre des milliards de dollars si le pergélisol de l’Arctique libère son CO2 en se réchauffant. S’agit-il juste d’une étude vouée à rester dans les tiroirs ? Pas si sûr.

Des expérimentations ont en effet été menées en arctique visant en parallèle à modifier l’albédo (pouvoir réfléchissant) de la glace. [2]

Géo-ingénierie et gouvernance mondiale

Le 12 mai 2020 David Keith (le chantre de l’ensemencement avec du SO2 de l’atmosphère pour refroidir la planète) est interviewé par le Think Tank gouvernemental américain RFF dédié à la US economy and national security. [3]

Il y explique qu’il ne pense pas qu’il sera possible de trouver un consensus mondial autour de la géo-ingénierie mais qu’en revanche, une coalition de pays dont au moins une superpuissance pourrait être à même de mener à bien le projet.

Il ne parlait pas dans le vide ; le 30 avril 2020, le gouvernement américain a officialisé le financement de projets de géo-ingénierie. En effet le bureau de l’énergie fossile du ministère américain de l’Énergie (DOE) a annoncé allouer 131 millions de dollars pour des projets de recherche et développement (R&D) sur la capture, l’utilisation et le stockage du carbone (CCUS) dans les couches géologiques, procédé de géo-ingénierie.

En parallèle il continue son lobbying ventant ses projets « d’innovation climatique » (nouveau terme marketing pour parler de manipulation climatique) auprès des différents organismes inter-gouvernementaux. Il travaille aussi avec des assurances pour mettre sur pied un système de non-prise en charge par les assurances des catastrophes climatiques si le pays ne participe pas au financement de la géo-ingénierie. [4]

Parallèlement, le Carnegie Council réfléchit aux « Perspectives de coordination mondiale à l’ère des pandémies et des technologies climatiques émergentes ». Cet institut (comme peut l’être l’Institut Rockefeller) nous dit « Dans le même temps, de nouvelles technologies pour modifier le climat font leur apparition, posant leurs propres défis au multilatéralisme. Que pouvons-nous apprendre, le cas échéant, de la réponse mondiale à la pandémie qui pourrait nous aider à gouverner de nouvelles technologies qui modifient le climat ? ».

Oui ! David Keith a réussi à rallier les puissants de ce monde à sa cause.

Les contours de cette fameuse possible coalition sont décrits dans un article [5] publié le 20 avril 2020 sur l’éditeur scientifique Springer (qui a fusionné avec l’éditeur Nature en 2015) sous le titre « Nonstate governance of solar geoengineering research » (Gouvernance non étatique de la recherche en géo-ingénierie solaire). Qui sont-ils ? Les chercheurs et les universités ou autres institutions qui les emploient, les éditeurs universitaires mais surtout les bailleurs de fonds, financiers, entreprises et autres acteurs privés et les organisations intergouvernementales telles que le GIEC. Bien évidement ces recherches se feront avec des expérimentations à petite puis grande échelle, puis dans un second temps intégreront certains états pour l’élaboration de normes et gouvernance. La dynamique de gouvernance est donc déjà envisagée et intègre les acteurs économiques avant d’y intégrer les états. Les enjeux seront donc économiques et en autocontrôle…

Pendant que David Keith rassemble les puissants, entre le 25 et le 28 mars, une équipe de chercheurs de l’université et du Sydney Institute of Marine Science a mené une expérience de géo-ingénierie à côté du récif de Broadhurst au large de Townsville, dans le Queensland. L’expérience, une tentative d’abaisser les températures locales de l’océan et de ralentir le blanchissement des récifs coralliens, a utilisé une turbine modifiée avec 100 buses à haute pression pour pulvériser des milliards de cristaux de sel océanique de taille nanométrique dans l’air. Le principe est fondé sur l’idée que ces cristaux pulvérisés dans les nuages augmenteront la quantité de lumière solaire réfléchie dans l’espace.

Selon le Sydney Institute of Marine Science, les tests ont été financés par les gouvernements du Queensland et de l’Australie. [6]

Quelle est la chose la plus étonnante ? Qu’une expérience de géo-ingénierie a eu lieu ou bien que l’info n’a pas été reprise et que personne n’en a parlé ?

D’autres expériences sont-elles menées ? Si une coalition de pays décide d’agir en dehors d’un consensus mondial, fera-t-elle le choix d’en parler ?

Bill Gates et la démocratie

L’article précédent se terminait sur le constat que des milliardaires s’étaient approprié un bien commun, l’Espace, en multipliant les projets spatiaux et pourraient faire de même avec le climat. La concentration de fortune entre quelques mains est telle qu’il est maintenant possible à des milliardaires d’agir sur l’espace, le climat, la démographie ou la santé en suivant leurs propres convictions. Sont-elles justes ? Sont-elles injustes ? En tout cas elles sont en dehors du débat démocratique.

Ainsi Bill Gates décide qu’il est bon de vacciner des millions d’enfants : alors il le fait. Pense-t-il ainsi ralentir la croissance démographique grâce aux vaccins en faisant baisser la mortalité infantile ! Les parents vont-ils vraiment (comme Bill Gates l’affirme [7]) faire moins d’enfants ce qui alors ralentirait la croissance démographique ? Mais les pays occidentaux sont déjà au-dessous du taux de reproduction de la population ! Quant aux pays à forte natalité, ils ne changeront pas immédiatement ! Cette prétention à influencer directement la démographie mondiale est porteuse d’effets pervers. C’est le cas également pour la régulation du climat et les investissements de Bill Gates dans la géo-ingénierie [8]. Ne nous y trompons pas, il s’agit bien d’investissement, avec promesse de profitabilité. Chevron (leader mondial pétrolier) a également réalisé les mêmes investissements. Il n’est pas un mécène ! Mais est-il légitime de réguler le climat ? Les effets de la pollution n’ont pas stoppé les industriels. Les enjeux de la manipulation climatique ne seront pas humanitaires, pas plus que ceux de la manipulation démographique, lesquels sont liés.

Peut-on encore invoquer la démocratie et l’humanisme lorsque les enjeux les plus vitaux échappent non seulement à tout débat mais surtout à toute information sincère ? La mainmise des lobbies visibles ou invisibles constitue un fait. Il est temps d’informer et de s’informer avant que la démocrature ici ou la dictature ailleurs ne fasse définitivement le lit de ceux qui ne nous veulent pas forcément du bien.

[1Mitigation of Arctic permafrost carbon loss through stratospheric aerosol geoengineering, https://www.nature.com/articles/s41....

[2Increasing Arctic Sea Ice Albedo Using Localized Reversible Geoengineering

[3RFF 14 mai 2005. David Keith : « Je pense que ni le consensus mondial ni l’unilatéralisme pur ne sont très susceptibles de se produire. Ce qui est beaucoup plus susceptible de se produire, c’est une coalition. La réflexion intéressante porte sur la dynamique de ces coalitions et sur les combinaisons de pays et d’intérêts qui rendraient ces coalitions plus ou moins légitimes. » https://www.resourcesmag.org/resour...

[7Bill Gates : « Lorsque Melinda et moi avons commencé à donner, à la fin des années 1990, nous nous concentrions sur la santé contraceptive plutôt que sur les décès d’enfants. Nous pensions que donner aux mères les outils pour limiter la taille de leur famille à ce qu’elles voulaient aurait un effet catalyseur en réduisant la croissance démographique et en facilitant l’alimentation, l’éducation et la création d’emplois pour les enfants nés.  »
« Un fait surprenant mais critique que nous avons appris est que la réduction de la mortalité infantile réduit en fait la croissance démographique. »
https://www.gatesfoundation.org/who...

[8En plus de son investissement dans la société de David Keith avec Chevron, le Fonds pour la recherche innovante sur le climat et l’énergie (FICER-Fund for Innovative Climate and Energy Research), financé par Bill Gates, a récemment financé la recherche en géo-ingénierie solaire, notamment le Marine Cloud Brightening Project basé en Californie.

Le fil d’actu
Le documentaire

Notre ciel soumis à une évolution contrôlée. Journaliste et photographe professionnelle, Jacqueline Roche a toujours été à la recherche de fonds de ciels bleus pour son travail sur l’image. Avec le temps, elle observe que ces fonds ne sont plus aussi intensément bleus, que notre ciel est souvent voilé, nettement moins lumineux...
Voir le documentaire sur CrowndBunker, Odysée ou Rumble.